Tout ce qu’il faut savoir sur l’ICV avec Katia Kermoal, psychologue diplômée (DESS Université René Descartes) et thérapeute EMDR certifiée.
1) Que signifie ICV?
ICV signifie intégration du cycle de la vie. C’est Peggy Pace, une psychothérapeute américaine, qui a développé cette nouvelle thérapie auprès de ses patients. En 2003, elle l’a popularisée dans un livre, « Lifespan Integration : connecting Ego States through time », que l’on trouve aujourd’hui en français chez Dunod, sous le titre « Pratiquer l’ICV ».
2) Comment ça marche ?
L’intégration du cycle de la vie permet à chaque personne de se reconnecter à ses ressources d’auto-guérison, de créer un lien entre les souvenirs et les images stockées dans le cerveau, et le ressenti corporel. Ces deux dimensions, psychique et physique, permettent de revisiter certains souvenirs traumatiques. Le patient gagne progressivement en serénité, il devient plus détaché.
3/Comment a-t-elle développé l’ICV?
Au départ, Peggy Pace a essentiellement travaillé sur les adultes souffrant d’abus et de carences affectives graves ou ayant subis des maltraitances. Elle a rapidement réalisé que sa thérapie était adaptée à toutes les formes de problématiques et aux personnes de tous âges.
4) Pour quelles problématiques peut-on entreprendre une thérapie ICV?
L’ICV est bien adaptée aux problématiques de l’attachement, aux troubles anxieux, d’insécurité, aux difficultés qu’ont certaines personnes à surmonter des blocages. L’ICV est également une thérapie très pertinente pour toutes les situations traumatiques (accident, agression…), la dépression, les comportements alimentaires dysfonctionnels comme l’anorexie ou la boulimie.
5) Que permet-elle de réaliser?
Cette thérapie permet une meilleure compréhension des schémas de fonctionnement d’un individu. Elle aide à intégrer des situations ou souvenirs traumatiques. Ces souvenirs perdent ainsi de leur « toxicité ».
6) Qu’est ce qu’une ligne du temps?
Chaque année de notre vie, de la petite enfance jusqu’au présent, nous vivons des souvenirs agréables ou plus ou moins douloureux. La thérapie ICV travaille sur une ligne de temps qui répertorie tout les souvenirs du sujet, notamment les plus douloureux. Lors d’une séance, le thérapeute passe en revue la ligne du temps plusieurs fois, en tenant compte du ressenti de la personne. Ces répétitions lui permettent de réaliser que certains comportements ou réactions passés ne sont plus appropriés. Les souvenirs douloureux finissent par s’éloigner, par être dépassés. Le sujet se sent alors plus confiant et plus apaisé.
7) Qui définit cette ligne du temps?
Le client, avec l’accompagnement du thérapeute. Les souvenirs sont répertoriés de manière très simple, en les citant. Le thérapeute lit à haute voix la liste des souvenirs. Le client replonge dans chacun d’entre eux. Et à chaque répétition de la ligne du temps, le client enrichit sa perception de chacun de ses souvenirs. Ce qui permet de voir défiler sa vie avec un certain recul…
8) Quel est le rythme de cette thérapie?
Une séance dure entre 60 et 90 minutes, au rythme d’une fois tous les 15 jours.
9) Quelles sont les contre-indications?
Il n’y en a pas. L’ICV apporte assez rapidement une forme d’apaisement et une meilleure gestion de ses émotions.
10) Comment cette thérapie est-elle encadrée?
L’Association Francophone d’Intégration du Cycle de vie (AFICV) est l’organisme officiel qui certifie les praticiens en France après formation et supervision. Les praticiens doivent eux-mêmes avoir suivi une psychothérapie ICV.